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Adios, recuerdos
24 mars 2012

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 Voilà, celui-ci était mon père et il m'a appris tant de choses alors qu'il n'était allé à l'école que jusqu'à neuf ans, ensuite travail dans les champs; il me disait aussi: avec tous les melons que j'ai cueillis et piqués dans les champs,tu ne vas pas m'apprendre à choisir un melon au magasin!

 

Je n'ai pas encore parlé de mes deux frères. Mon aîné de trois ans et demi, suite à une chute malencontreuse demeura à vie avec une colonne vertébrale déviée: elle passe sous l'omoplate droite et bien sûr, il demeura petit sans pour autant être considéré, à l'époque comme nain heureusement mais il resta plus petit que moi. A cause de son infirmité, il devint le fils chéri de ma mère; quelle mère ne se serait préoccupée d'abord de celui qui en avait le plus besoin? Sa scolarité fut brève, dans un lycée technique. Elle contient quand même une anecdote qui donne une petite idée de ce que nous étions tous; un jour, mon père, rentrant de lamine trouva ma mère et mon frère pleurant tous les deux: un professeur avait mis mon frère dans un coin et l'avait affublé d'un bonnet d'âne. Mon père se lava, mit le seul costume qu'il avait et se rendit avec mon frère dans le bureau du Directeur qui fut bien obligé de le recevoir. Le prof, interpellé par le Directeur dut faire des excuses, ce que je trouvais normal. Mon frère finit à force de courage et d'entêtement, c'est de famille, à trouver un emploi dans une société dont il devint un cadre dirigeant. Malheureusement, il prit la grosse tête et voulut être calife à la place du calife qui n'apprécia pas du tout. Mon frère avait le chic pour faire étalage de sa réussite, racontant avec un luxe de détails inouïs ses vacances à la neige, en Alfa Roméo, à l'époque ça en jetait, dans des hôtels de quatre étoiles. Il jouait de la guitare comme Lagoya, du ski comme Killy, était le meilleur amuseur en société, avait le plus beau chien de la terre, le mieux dressé et personne n'osait dire le contraire. Je n'arrangeais pas les choses avec ma mère lorsque je lui dis que quelqu'un qui aimait tellement son chien ne devait pas beaucoup aimer les hommes! OUILLE OUILLE OUILLE! A l'entendre, on aurait pu croire qu'il côtoyait la jet-set et cette ostentation à toujours invoquer le caviar qu'il mangeait et le champagne qu'il buvait le rendait déplaisant à tous sauf à ma mère qui buvait ses paroles et se réjouissait du bonheur de son fils. On peut la comprendre. Il finira pourtant par se marier pour pourrir la vie de sa femme qui mourra d'un cancer tellement elle avait été malheureuse. Qui plus est, lorsque j'avais treize ans environ, alors que je ne connaissais rien à rien du point de vue sexuel, les mères espagnoles n'expliquaient rien à l'époque, au moment où je devais commencer à avoir mes règles, ce fut ma sœur qui me montra une serviette périodique et je la mis autour de mon ventre pensant qu'il allait s'ouvrir!!! Ne rigolez pas, c'est la vérité vraie!

 

 

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