La vie va prendre pour moi une tournure bizarre
mais que toutes les femmes au foyer connaissent: s'occuper du mari, des
enfants, de la maison, et ne croyez pas que ce soit si simple d'avoir tout le
temps chez vous une femme de m�nage car � partir de l�, vous n'aurez plus
le droit de vous plaindre puisque vous n'avez rien � faire ou que vous ne savez
pas la dresser! Nellie et moi, nous allons faire de notre mieux pour nous
entendre, nous comprendre; il m'arrivera m�me de mettre � la porte l'a�n� de
ses soeurs qui arrivera avec deux autres donzelles pour que je leur offre un
caf� alors que j'�tais sur le point de donner le bain � Nellie; la rage de les voir
pomponn�es, maquill�es alors que j'�tais comme tous les jours me fit r�agir
violemment; sa soeur s'empressa alors d'aller se plaindre chez son fr�re qui lui
r�pondit que j'�tais chez moi et que je recevais qui je voulais! Ouf! J'avoue
que j'ai hautement appr�ci� cette r�ponse et que sa soeur n'est plus revenue;
je dois dire aussi qu'aucun membre de la famille ne l'appr�ciait beaucoup �
cause justement de son comportement. Comme j'avais beaucoup de temps
libre, je m'�tais lanc�e dans la couture et le tricot et toutes les robes de ma
fille, je peux dire que c'est moi qui les ai faites; je me lan�ais aussi dans des
robes pour moi et des pantalons et gr�ce aux patrons de Burda, je me
d�brouillais pas mal. Lors d'un ap�ritif chez le patron, avec toutes ces
dames, �pouses des chefs et sous-chefs, on me demanda ce que je faisais
comme activit�s; na�vement, je r�pondis couture et tricot, ce qui fit bien rire
tout le monde! Et alors, le tennis, le golf, �a ne vous dit pas? Je les aurais
bouff�es! Vous comprendrez qu'apr�s �a, je n'ai eu gu�re envie de revoir ces
dames, ce qui fait aussi que je ne pouvais esp�rer avoir une compagnie
agr�able pour moi; donc c'�tait maison, jardin et re-maison, re-jardin. L�
commen�a mon malheur. Je dus faire une visite chez un m�decin qui
m'annon�a froidement que j'avais la chaude pisse mot que j'ignorais
totalement; je lui demandais na�vement ce que c'�tait et il me dit que c'�tait
une maladie v�n�rienne! Je comprenais � peine ce qu'il me disait et insistait
sur une explication nette: si vous n'avez pas eu de rapport avec un tiers, c'est
votre mari qui vous a pass� cette maladie sexuellement transmissible! Le
monde s'�croulait. Nous devions recevoir lui et moi des antibiotiques et je
passais par son bureau pour lui montrer l'ordonnance; comme un malheur
n'arrive jamais seul, je le trouvais en train de danser avec une secr�taire qui
�tait plus qu'une secr�taire pour le patron mais un chef malgache, �a a son
charme; ses employ�s me virent et le pr�vinrent...trop tard, j'avais vu; il me
raconta qu'il s'amusait un peu, quelle chance il avait de s'amuser et quand je lui
fis voir l'ordonnance du m�decin tout ce qu'il trouva � dire c'est que le
toubib �tait un c.. et qu'il ne m'avait jamais tromp�! Pourquoi devrais-je le
croire plut�t que le m�decin; j'appelais ma soeur et lui en parlais; elle
confirma la MST comme on les appelle maintenant. Quant � mon mari, il
�tait dans ses petits souliers et ne savait quoi faire pour me faire croire � son
innocence: erreurs d'analyses...incomp�tence...Je ne l'ai pas cru et je devins
plus solitaire encore; m�me ma fille n'arrivait pas � me faire penser � autre
chose; qui plus est, je devenais injuste avec elle.