Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Adios, recuerdos
22 mars 2012

Sans cesse, elle nous comparaît ma sœur et moi.

   Sans cesse, elle nous comparaît ma sœur et moi. Carmen, l'aînée de la famille fut une très bonne élève en primaire; à l'âge de douze ans, elle écrivait pour le journal le patriote des histoires à épisodes qui paraissaient tous les jeudis. Faute de renseignements, elle entra dans un centre d'apprentissage de la couture. C'est là qu'une assistance sociale lui proposa de passer le concours d'entrée à l'école. Elle en ressortit diplômée d'état et devint l'orgueil de mes parents. Fierté justifiée quand ce n'est qu'à sa tête et à son travail, sa valeur qu'on parvient à gravir les marches. Moi aussi, j'étais très fière de ma sœur mais comme rien de ce que je faisais ne trouvait grâce aux yeux de ma mère, je commençais à me demander si j'arriverais un jour à faire quelque chose de bien de ma vie.

Le complexe d'infériorité s'installa. Entre temps, on avait proposé à mes parents, une bourse d'études pour que je puisse entrer en sixième malgré l'antipathie de mon institutrice de CM2 qui me fit redoubler la classe car ses petites protégées, filles d'ingénieur et architecte n'étaient pas prêtes. J'étais par contre tout à fait capable de lui porter son sac, très lourd quand elle rentrait chez elle car nous habitions près l'une de l'autre dans cette rue Jean-Jacques Rousseau, au 42, qui montait, montait, montait! J'entrais donc au lycée Simone Veil à Saint-Étienne. Là, je côtoyais des filles de bonne famille ou plutôt pas de la même condition que la mienne, ce qui me perturba beaucoup et que par faute de travail, je perdis mon année. L'année suivante, j'intégrais un collège beaucoup plus modeste et proche de chez nous à Firminy.

Je fus dans ce collège une élève studieuse, mais que les mathématiques et toutes les sciences rebutaient. A ma décharge, je dois dire que jusqu'à la quatrième je ne fus pas gâtée par les professeurs que j'eus, ensuite il était trop tard pour rattraper; en sixième, la prof de math fut internée dans un asile psychiatrique en cours d'année; j'explique: elle nous faisait apprendre seules nos leçons sans aucune explication: prenez votre livre et apprenez de la page tant à la page tant! Au cours suivant, elle nous interrogeait et c'était une pluie de zéros qui tombaient; seules, les élèves plus douées ou celles dont les parents payaient des cours particuliers s'en tiraient; pour moi, ce fut le début d'un long calvaire et un profond dégoût pour cette matière. Son remplaçant provisoire, le mari de la directrice du collège expliquait la leçon au tableau, écrivant du début à la fin sans se retourner puis, lorsqu'il arrivait au bas du tableau, lançait l'éponge au milieu de la classe pour qu'on vienne l'effacer! Cette année là, j'étais chef de classe et ce bon monsieur m'envoyait régulièrement chercher des documents dans le bureau de la directrice avec interdiction de regarder à l'intérieur! Hé! Hé! Il n'en fallait pas plus pour aiguiser ma curiosité. Lorsque je lui rapportais le document, il me demandait si j'avais regardé:

 

 

 

6

Publicité
Publicité
Commentaires
Adios, recuerdos
Publicité
Archives
Publicité